Augmentation de loyer : quel est le montant maximum autorisé en France ?

7 août 2025

Un propriétaire ne peut pas augmenter un loyer comme il l’entend, même à l’issue d’un bail. La loi encadre strictement la révision annuelle et la hausse lors d’un renouvellement, en fixant un plafond maximum selon l’Indice de Référence des Loyers (IRL).

Dans certaines villes, des règles plus strictes s’appliquent avec l’encadrement des loyers, interdisant tout dépassement d’un montant déterminé. Les exceptions restent rares et doivent répondre à des critères précis, sous peine de sanctions.

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Comprendre l’encadrement des loyers en France : qui est concerné et pourquoi ?

Dans plusieurs métropoles françaises, l’encadrement des loyers a cessé d’être un simple principe pour devenir un rempart contre la spéculation. Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Grenoble, certains secteurs de la Seine-Saint-Denis et de la Seine ont vu ce dispositif s’installer pour contenir la flambée des loyers et offrir un peu de souffle aux locataires.

Le fonctionnement est limpide : lors de la signature d’un bail pour une résidence principale, le loyer doit respecter le loyer de référence majoré fixé par arrêté préfectoral chaque année. Ce montant varie en fonction du quartier, du type de logement, de l’époque de construction et de la surface.

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Pour bien comprendre, voici les trois bornes imposées au propriétaire :

  • loyer de référence minoré : plancher à ne pas franchir vers le bas
  • loyer de référence : valeur médiane du marché local
  • loyer de référence majoré : plafond strictement à respecter, sauf cas exceptionnels

Un complément de loyer reste envisageable, mais il doit s’appuyer sur un caractère vraiment exceptionnel du bien ou de son emplacement. Quant à la notion de loyer manifestement surévalué, elle permet de remettre en cause tout abus évident de la part du bailleur.

Les logements concernés ? Cela vise surtout les locations nues ou meublées destinées à servir de résidence principale, à l’exclusion des logements sociaux et des cas couverts par une convention spéciale. Les baux signés avant la mise en place de l’encadrement ne sont pas touchés, mais toute signature ou renouvellement doit désormais se plier à ces règles.

Ce plafond de loyer de référence reste un enjeu sensible, où locataires comme propriétaires défendent leur position, avec, en toile de fond, la tension persistante du marché immobilier urbain.

Quels sont les plafonds légaux pour l’augmentation de loyer ?

La hausse du loyer en France ne se fait jamais au gré du vent. Tout est dicté par l’indice de référence des loyers (IRL), mis à jour chaque trimestre par l’Insee : c’est lui qui fixe la limite annuelle pour la révision du montant, sauf cas de grands travaux ou modifications du contrat.

Depuis l’instauration du bouclier loyer, la hausse maximale a été limitée à 3,5 % entre juillet 2022 et mars 2024, bien en dessous de la hausse des prix de l’énergie et du coût de la vie. Cette mesure vise à atténuer les chocs pour les locataires, face à une inflation persistante. Hors bouclier, la variation du loyer ne peut dépasser l’évolution de l’IRL sur les douze derniers mois, même dans les secteurs les plus recherchés.

La révision n’a lieu qu’une fois par an, à la date anniversaire du bail, et uniquement si une clause spécifique l’autorise dans le contrat. Si le bail ne prévoit rien, aucune hausse n’est possible. Pour les logements affichant un DPE F ou G, la règle est sans appel : impossible d’augmenter le loyer, que le bail soit renouvelé ou qu’un nouveau locataire arrive.

Dans toutes les communes où l’encadrement des loyers est appliqué, la hausse ne doit jamais faire franchir au loyer le seuil du loyer de référence majoré. Les locataires bénéficient donc d’une protection renforcée : l’IRL d’un côté, le plafond local de l’autre. Deux garde-fous qui limitent les abus.

Calculer l’augmentation : méthode, indice IRL et cas particuliers

Pour réviser le loyer, le calcul se fait à partir de l’indice de référence des loyers (IRL) publié par l’Insee. Ce chiffre, actualisé chaque trimestre, s’applique selon la méthode suivante :

  • nouveau loyer = loyer actuel × (IRL nouveau / IRL ancien)

La date de signature du bail détermine quel trimestre d’indice utiliser. Si la clause de révision précise le deuxième trimestre, c’est toujours cet indice qui servira chaque année. En l’absence de clause, aucune révision n’est permise, même lors d’un renouvellement du bail.

Il existe cependant des situations où la règle bouge : le propriétaire qui réalise des travaux d’amélioration conséquents peut, sous réserve de justificatifs solides (devis, factures, notification officielle), demander une augmentation supérieure à celle de l’IRL. Mais la procédure reste encadrée.

Dans les villes soumises à l’encadrement, Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Grenoble et certaines communes de Seine-Saint-Denis,, la révision annuelle ne doit jamais conduire à dépasser le loyer de référence majoré. Un conseil : comparez toujours avec les loyers pratiqués pour des biens similaires dans le quartier. Cette vigilance protège les locataires et clarifie les rapports de force dans un marché souvent opaque.

Propriétaires et locataires : droits, démarches et recours en cas de litige

Le propriétaire ne peut réviser le loyer que si le bail comporte une clause de révision explicite. Toute hausse doit être notifiée au locataire, par lettre recommandée avec accusé de réception, en exposant le nouvel indice IRL et la méthode de calcul. Important : la notification doit intervenir à la date anniversaire du bail. Une notification trop tardive prive le propriétaire de tout effet rétroactif : la hausse ne s’appliquera qu’à compter de cette notification.

Pour le locataire, contester une augmentation injustifiée ou au-delà du plafond légal s’appuie sur la réglementation et les références locales. Il est recommandé de comparer le montant proposé avec le loyer de référence majoré, surtout dans les villes comme Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Grenoble ou la Seine-Saint-Denis. Si le dialogue ne suffit pas, plusieurs étapes permettent d’engager un recours.

Voici les démarches à suivre en cas de désaccord :

  • Rédiger une demande à la commission départementale de conciliation (CDC), accompagnée de tous les justificatifs : bail, échanges écrits, indices IRL concernés ;
  • Participer à l’audition organisée par la commission dans un délai de deux mois ;
  • Examiner la solution amiable proposée à l’issue de la procédure.

Cette procédure n’est pas obligatoire, mais elle permet souvent d’éviter un procès. Si le conflit persiste, le tribunal judiciaire prendra le relais. À noter également : pour les personnes bénéficiant de l’APL, tout changement de loyer doit être signalé à la CAF pour éviter toute erreur dans le calcul de l’aide.

Dans cette confrontation d’intérêts, chacun avance ses arguments, mais le droit encadre le jeu. Les règles sont là pour canaliser les excès. Savoir les manier, c’est déjà reprendre la main sur son destin locatif.

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