La règle a changé sans prévenir : depuis 2024, déclarer ses revenus locatifs meublés n’a plus exactement le même goût. Fini le matelas confortable de 50 % d’abattement en micro-BIC : la déduction forfaitaire s’est réduite à 30 %. Pourtant, derrière ce rabot fiscal, le régime réel continue d’offrir aux bailleurs la possibilité de déduire amortissements et charges au cordeau, bien au-delà des frais quotidiens. Le choix du régime, souvent expédié en quelques clics, peut pourtant peser lourd, parfois plusieurs milliers d’euros sur la note finale à l’impôt.
Des coûts comme les intérêts d’emprunt ou les dépenses de rénovation, eux, échappent aux calculs trop simplistes. Et la prochaine salve de réformes, prévue pour 2025, promet de rebattre encore les cartes entre micro-BIC et réel.
Comprendre les régimes fiscaux en location meublée : micro-BIC ou réel ?
Quand on investit en location meublée non professionnelle (lmnp), le type de régime fiscal choisi influe directement sur le niveau d’impôt à régler sur les revenus locatifs. Deux voies s’offrent à vous : le micro-BIC ou le régime réel. Chacun a ses avantages, mais aussi des limites qu’il vaut mieux avoir en tête avant de trancher.
Le micro-BIC fonctionne sur un principe limpide. Vous déclarez la totalité de vos recettes locatives, puis un abattement forfaitaire de 30 % s’applique automatiquement, censé couvrir toutes vos charges. L’administration fiscale fait ensuite le calcul pour déterminer la part imposable. Ce régime convient surtout aux propriétaires avec peu de charges ou de frais bancaires, et reste accessible tant que les revenus locatifs meublés ne franchissent pas la barre des 77 700 euros par an.
Le régime réel simplifié, de son côté, attire ceux qui veulent affûter leur déclaration lmnp. Chaque dépense réelle, intérêts d’emprunt, travaux, assurance, amortissement du bien et du mobilier, vient en déduction des revenus lmnp. Résultat : la base imposable fond parfois jusqu’à zéro, voire bascule en déficit reportable d’une année sur l’autre.
Pour les loueurs meublés professionnels (LMP), d’autres règles s’appliquent. Mais pour la majorité des bailleurs sous statut lmnp, prendre le temps de comparer ces deux modes de déclaration lors de la déclaration revenus lmnp peut faire toute la différence. Un exemple : un propriétaire avec un appartement financé à crédit, qui a réalisé des travaux, découvrira souvent qu’une simulation détaillée fait pencher la balance en faveur du régime réel plutôt que du micro-BIC.
Quelles charges et amortissements peuvent réduire vos impôts en LMNP ?
Passer au régime réel lmnp, c’est ouvrir la porte à une palette de charges déductibles qui, bien utilisées, peuvent sérieusement alléger la facture fiscale. Chaque euro dépensé pour gérer, entretenir ou financer le bien meublé peut compter. L’objectif est clair : minorer le revenu imposable au plus près de la réalité, sans sortir du cadre légal.
Voici les principales catégories de charges que vous pouvez faire valoir :
- Les intérêts d’emprunt associés à l’achat du logement ou du mobilier.
- Les frais de gestion et d’assurance, qu’il s’agisse de syndic, gestion locative ou assurance loyers impayés.
- Les dépenses d’entretien et de réparation : plomberie, électricité, petits travaux, remplacement d’équipements hors amortissement.
- La taxe foncière et la cotisation foncière des entreprises (CFE).
Mais le vrai levier du régime réel, c’est l’amortissement. Ce mécanisme permet d’étaler le prix d’achat du bien (hors terrain) et du mobilier sur plusieurs exercices fiscaux, diminuant chaque année le résultat fiscal. Les meubles, les équipements électroménagers, les travaux de rénovation bénéficient aussi de ce traitement. À la différence du micro-BIC, qui se contente d’un abattement forfaitaire, la location meublée au réel autorise cette répartition fine.
Parfois, le cumul de ces charges et amortissements fait apparaître un déficit reportable sur les années suivantes, à condition qu’il ne provienne pas de l’amortissement seul. Cette stratégie, si elle est bien appliquée, neutralise une grande part de la fiscalité sur les revenus locatifs en LMNP, à condition de bien distinguer chaque poste de dépense.
Impôts, seuils et nouveautés 2025 : ce qui change pour les loueurs en meublé
Les règles du jeu évoluent. La prochaine loi de finances et le débat autour des meublés touristiques bousculent le paysage. Les loueurs en meublé non professionnels gardent un œil sur les plafonds, surtout dans les villes où la tension locative fait grimper les loyers. En 2025, le seuil du micro-BIC reste à 77 700 euros de recettes annuelles pour la location meublée classique, mais l’accès à ce régime pourrait se restreindre pour certains biens, notamment dans les zones où la pression immobilière est forte.
Un détail à ne pas négliger : la cotisation foncière des entreprises (CFE) s’impose à tous, même aux novices du secteur. Autre évolution attendue : la récupération de la TVA pour les logements meublés de tourisme classés. Le dispositif devrait se resserrer, avec des critères plus exigeants, et pourrait exclure les meublés non classés situés hors des zones touristiques.
Pas de bouleversement sur la plus-value immobilière : le statut LMNP conserve l’exonération qui s’accroît avec la durée de détention. En revanche, la fiscalité locale pourrait devenir plus lourde dans certaines communes, sous l’impulsion de la future loi Le Meur. Côté prélèvements sociaux, le taux reste à 17,2 %, sans changement annoncé.
Au fond, le débat reste ouvert entre la recherche de rendement et la nécessité de réguler le marché immobilier. Plus que jamais, une déclaration lmnp rigoureuse, transparente et bien structurée devient une garantie, à l’heure où la frontière entre loueur non professionnel et professionnel se fait plus ténue sous le regard de l’administration.
L’accompagnement d’un expert, un atout pour optimiser sa fiscalité en LMNP
Le statut LMNP recèle bien des subtilités. Une erreur de déclaration, une charge passée sous silence, un amortissement mal réparti, et la rentabilité s’évapore. La réalité : rares sont les investisseurs capables de piloter seuls la complexité du régime réel et de suivre l’évolution des charges déductibles, sans compter les changements de loi.
Faire appel à un expert-comptable spécialisé en location meublée change la donne. Son rôle ne se limite pas à saisir des chiffres. Il analyse, conseille sur le choix du régime, oriente vers la solution la plus avantageuse pour optimiser la fiscalité et fiabiliser la déclaration LMNP. Un simple oubli sur la ventilation des amortissements ou la gestion d’un déficit reportable peut peser sur la rentabilité plusieurs années durant.
L’adhésion à un centre de gestion agréé (CGA) ajoute une couche de sécurité : moins de risques de redressement, appui documentaire, veille réglementaire permanente. Les professionnels aguerris conseillent de classer les dossiers par type de bien et de conserver chaque justificatif dès l’achat, afin d’éviter les mauvaises surprises.
Voici les apports concrets d’un accompagnement expert :
- Conseil personnalisé pour choisir la meilleure option fiscale
- Sécurisation de la déclaration des revenus LMNP
- Optimisation des charges et amortissements
- Veille sur l’évolution des textes et pratiques
Dans un univers où la réglementation se redessine sans cesse, s’entourer d’un professionnel n’est plus un luxe. C’est un accélérateur de performance et un rempart contre l’imprévu, là où chaque euro et chaque ligne de déclaration comptent double.


